Quelle horreur cette société

Un bon mois de janvier pourri, l’année 2015 commence bien. Je vais pas dire « la suite pourra pas être pire » parce qu’avec ce système, on sait jamais jusqu’où la connerie humaine peut aller.

Quelle horreur cette société.

Non je ne suis pas Charlie, je ne vais pas défendre ce journal de gôche, animé par des survivants se jetant dans les bras de Hollande, sous prétexte de défendre la liberté d’expression, cette sainte valeur de la société bourgeoise. Comme si cette pseudo liberté était le gage d’une vraie démocratie. Comme si on pouvait s’exprimer librement dans ce pays sans être fichés par les poulets, muselés par les appareils politiques et syndicaux. L’horreur est au pouvoir tous les jours, les journalistes assassinés sont les victimes d’une tension permanente engendrée par la haine, entretenue par la classe dominante, aidée en cela par les fanatiques religieux pour que les prolos se bouffent entre eux. Regardez tous ces chiens de politiciens et de médias qui rongent l’os qui vient de tomber, ça émet de grand discours teintés d’émotion bidon, et de volonté d’union nationale. J’ai envie de vomir. Désolé mais j’ai pas de pays, pas de religion, ça évite les confusions. On sait très bien où mène le nationalisme : à la guerre.

Dimanche 11 janvier, les moutons ont défilé avec leurs patrons et chefaillons, toutes les classes unies contre les méchants terroristes. Et une foule bien apeurée par les événements en arrive à applaudir l’école du crime… Merci de nous protéger, vous êtes des héros. Surtout quand vous frappez et tuez lors des dernières manifs à Nantes et à Sivens. Les flics peuvent tuer sans soucis, ils n’iront jamais en prison. Par contre nous, les prolos quand on sort du cadre légal bourgeois, les sentences sont violentes. Et arrivés en prison (cette merveille de punition et de rédemption, amen), certains se font embrigadés par les sectes islamiques et deviennent des objets de peur médiatique. Dimanche 11 janvier, des salariés ont défilé à l’appel des partis et des syndicats qui les baisent, à l’appel des dirigeants politiques qui les méprisent. Où est la conscience de classe ?

Non je ne suis pas policier, je ne porterai jamais l’uniforme du pouvoir. Je n’ai pas envie d’appliquer un plan vigipirate, ni de nouvelles lois sécuritaires pour protéger la bourgeoisie. Je sais que les attentats profitent toujours aux dirigeants. Ils s’en servent contre nous pour remonter leur popularité et conserver leur pouvoir. La peur est un outil permettant de maintenir une population dans la résignation et dans la demande de plus de sécurité, donc plus de flics, de surveillance et de lois répressives, et moins de liberté. Car dans le vocabulaire bourgeois, un terroriste peut aussi bien être un anarchiste tuant un patron, qu’un illuminé religieux tuant des innocents. Est terroriste celui qui défit l’Etat sous n’importe quelle drapeau que ce soit, et l’Etat se nourrit de cette violence pour la retourner contre nous.

Non je ne suis pas juif, ni musulman, ni chrétien. Je suis athée anticlérical. Je suis pour la révolution prolétarienne mondiale, pour une société plus juste, plus libre, pour le communisme. Je ne crois pas en vos idoles qui obscurcissent nos vies sous des règles et contraintes débiles. Je suis contre les religions et les religieux qui veulent nous soumettre à un Dieu qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais.

Allez continuer de défendre la liberté d’expression de vos maîtres, les valeurs de votre chère patrie et continuer d’obéir à vos chefs en appliquant le plan vigipirate, la délation, la surveillance de l’autre. Vous êtes des bons soldats du capital.

Union nationale + Interclassisme = Totalitarisme

Lundi 12 janvier, le gouvernement déploie 10.000 militaires sur le territoire.

Mardi 13 janvier, Manuel Valls présente ses mesures exceptionnelles pour la répression, les députés chantent la Marseillaise en chœur dans l’assemblée.

Mercredi 14 janvier, des moutons se battent pour un journal dont ils ne connaissaient pas l’existence la semaine d’avant.

Derrière tout ce nationalisme, ce suçage de flic et les bonnes consciences qui ont affiché leur soutien sur leur mur Facebook, la lutte de classe continue. Et pour l’instant, la lutte est toujours en faveur de la classe dominante, qui en utilisant cet affreux événement, persévère dans sa guerre contre le prolétariat : Loi Macron1, Grand Paris, réductions budgétaires, austérité, mesures contre le terrorisme2… et réactivation des services de renseignement (sous le sigle SCRT), durant la fin de l’année 2014, chargés de « renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et les mouvements sociaux » !3

Derrière ce spectacle, la violence du système capitaliste se reproduit tous les jours, des hommes, des femmes, des enfants se font tuées chaque jour. Et la France n’est pas en dehors de ce monde.

Je vous invite à écouter la dernière émission de Radio Vosstanie « Liberté & Expression » http://vosstanie.blogspot.fr/2015/01/emission-de-la-web-radio-vosstanie-du.html

The_hand_that_will_rule_the_world

Omar Khayyam, Robâiyat

Le mystérieux Omar Khayyam aurait vécu à Nichapur en Perse de 1048 à 1131. Il était mathématicien et astronome, mais aussi poète et philosophe. Ils exprimaient ses pensées dans des « Robâiyat », traduit en français par « quatrain ».

Omar Khayyam était croyant comme certains quatrains le prouvent, mais il avait une croyance bien à lui. Il n’hésitait pas à critiquer les dogmatiques et à remettre en cause les vérités établies, il exprimait des doutes, des questionnements, ce qui est intrinsèque à la méthode scientifique (normal pour un mathématicien astronome). Il était des fois rationnel et pessimiste et d’autres fois bucolique, mais surtout épris du vin dont il prônait dans beaucoup de quatrains la consommation.

 

Robaiyat

Extrait de la présentation du bouquin :

La brièveté du quatrain lui confère un double avantage par rapport aux autres formes de la poésie persane :

1. Le poète étant tenu de présenter sa pensée dans un cadre limité, il l’exprime sans ambages, autrement dit sans avoir recours à ces recherches de style qui alourdissent fréquemment les œuvres poétique orientales. Cependant, l’allitération, le calembour et le jeu classique et quelque peu ardu qui consiste à réunir dans un distique ou même dans un vers les quatre éléments de la nature sont utilisés avec bonheur dans quelques quatrains. Ces procédés leurs assurent, sans conteste, une persistante popularité.

2. Facile à retenir grâce à sa concision, un quatrain est rapidement transmissible par voie orale, ce qui facilite sa propagation même dans les couches peu lettrées de la société.

Quant aux multiples thèmes développés dans les quatrains, ce sont à peu près les mêmes que ceux de la poésie classique persane : la vanité des choses de ce monde, l’inexorable fuite des jours, le caractère à la fois bref et fragile de la vie qui « n’est séparée de la mort que par l’espace d’un souffle », la prédestination à laquelle nul ne peut échapper, l’incapacité de l’homme à comprendre les mystères de l’au-delà, les tourments de la vieillesse, la mort qui nous réduit en poussière dont on se sert, par la suite, à « fabriquer des coupes et des cruches » ; ironie du sort qui favorise toujours les sots et les ignorants et contrarie les sages. Et comme pour contrebalancer cette vision pessimiste et somme toute désenchantée de la vie, il y a aussi un certain nombre de quatrains à caractère « bucolique » dans lesquels sont évoquées les beautés incomparables de la nature : les fleurs, les oiseaux, les ruisseaux, le vent printanier caressant les roses à peine écloses, la fraîcheur de l’aube, la douceur du clair de lune sont autant de thèmes qui servent de cadre ou de préambule à l’ivresse et à l’amour des femmes et des éphèbes,, plaisirs qu’accompagnent souvent les sons mélodieux de la flûte, du luth ou de la harpe. Le vin, prescrit comme un remède infaillible contre le chagrin, y occupe une place à part : non seulement il revient comme un refrain dans un grand nombre de quatrains, mais dans son Nowrouz Nâmeh même Khayyam n’oublie pas de vanter ses qualités : « Rien n’est plus salutaire aux hommes, écrit-il, que le vin, notamment celui tiré du bon raisin amer. Sa propriété est de bannir le chagrin et de rendre la joie au cœur. »

[…]

Khayyam eut tout particulièrement l’audace de traiter dans ses quatrains quelques thèmes « tabous », quelques paradoxes pour les musulmans qui risquaient fort de lui coûter la vie. Car n’oublions pas qu’il fut contemporain du théologien Abou Mohammad Ghazali dont l’œuvre à elle seule symbolise la victoire définitive de la religion musulmane sur la philosophie héritée des Grecs.

Au mépris des contraintes religieuses et sociales qui sévissaient à cette époque de fanatisme et d’obscurantisme où les moindres écarts aux conventions établies dans la société étaient taxés d’hérésie, il fut, en effet, le seul parmi les auteurs classiques de la littérature persane à se poser directement des questions sur le destin de l’homme et à émettre des doutes sur tout ce que l’on vénérait autour de lui. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quel est le but de notre séjour ici-bas ? Semble se demander sans cesse Omar Khayyam. Son courage fait l’admiration de tout le monde. « On est étonné de cette liberté absolue d’esprit, écrit Théophile Gautier dans L’Orient (paru à Paris en 1877), que les plus hardis penseurs modernes égalent à peine, à une époque où la crédulité la plus superstitieuse régnait en Europe, aux années les plus noires du Moyen Age. »

Une autre catégorie de quatrains nous révèle dans le même esprit certains aspects de sa philosophie du doute se rapportant directement à quelques dogmes de la religion islamique :

1. Si Dieu, après avoir créé le monde, y trouve des lacunes, à qui la faute sinon au Créateur lui-même ?

2. Si Dieu est miséricordieux, pourquoi fait-il peser ses menaces de punition sur les pécheurs ?

3. Si boire du vin est un acte illicite, pourquoi donc Dieu le créa-t-il ?

4. Pourquoi Dieu crée-t-il les belles choses et les détruit ensuite sans aucune raison apparente ?

L’ironie n’est pas absente dans les quatrains : elle frappe tout particulièrement les faux dévots à qui le poète reproche d’être ignares, avides, hypocrites et de dissimuler leurs turpitudes sous les apparences spécieuses.

Omar_Khayyam_Profile

Sélection de quatrains

Sur le temps qui passe :

21

Ceux qui ont cherché à suivre leurs penchants ici-bas

Ont quitté ce monde sans avoir comblé leurs désirs.

Tu t’imagines que tu vivras éternellement ;

Avant toi, eux aussi ont caressé la même chimère !

452

Ne vas pas croire que j’appréhende le monde.

Ou que je crains l’agonie et la mort.

La mort étant une réalité, je n’en ai cure.

J’ai peur de n’avoir pas bien vécu.

Sur la vanité :

224

Bien que l’argent ne soit point le capital des sages,

Ce monde est une prison pour ceux qui en sont démunis.

Main vide, la violette baisse la tête jusqu’au genou.

La rose est souriante grâce à sa bourse remplie d’or.

307

Quel est l’homme ici-bas qui n’a point commis de péché, dis ?

Celui qui n’en aurait point commis, comment aurait-il vécu, dis ?

Si, parce que je fais le mal, Tu me punis par le mal ;

Où est donc la différence entre Toi et moi ? Dis !

Sur le vin :

15

Le jour où le vin pur me manque,

Tout m’est poison même l’antidote.

Le chagrin du monde est un poison dont l’antidote est le vin.

Pourquoi craindrais-je le poison si je bois du vin ?

157

Je vais boire tant et tant de vin que l’odeur

En montera de ma tombe.

Et lorsqu’un buveur y passera,

Du seul parfum il tombera ivre mort !

Sur la religion et les religieux :

246

Si, à l’instar de la Providence, j’avais le contrôle de l’univers,

J’aurais anéanti celui-ci.

Et j’aurais bâti un nouveau monde

Dans lequel l’homme libre pourrait réaliser ses désirs aisément.

248

Les amoureux et les ivrognes, nous dit-on, iront en enfer,

C’est une affirmation erronée à laquelle on ne saurait ajouter foi.

Car si les amoureux et les ivrognes vont en enfer,

Demain tu trouveras le paradis plat comme le creux de la main !

502

Jusqu’à quand me blâmeras-tu, ô dévot rigoriste ?

Je suis libertin, fin pilier de cabaret, constamment pris de vin.

Toi, tu ne tiens qu’à ton chapelet, à tes fausses apparences, à ta ruse.

Moi, avec la coupe et la musique, je suis au comble de mon désir près de ma muse !

Liens

Articles et bibliographie sur Biblioweb

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D’autres Robâiyat

Comment renverser les Illuminati ?

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Le document que nous publions ici sous forme de brochure est une adaptation en langue française du pamphlet « How to overthrow the illuminati ? » réalisé par des camarades révolutionnaires étasuniens (membres ou proches de groupes comme « Black Orchid Collective », « Take Back the Bronx », « Creativity Not Control »). http://overthrowingilluminati.wordpress.com/

Nous avons apporté différentes modifications ainsi qu’un certain nombre d’ajouts à la version d’origine. Ainsi, plusieurs aspects historiques de la théorie du complot Illuminati sont précisés et/ou ajustés ; des éléments de l’analyse générale sont calibrés aux spécificités du déploiement du conspirationnisme en France (conditions, manifestations, agents). Au-delà, ce texte intéressera tout individu francophone qui souhaite connaître les origines, les ressorts, les promoteurs de cette funeste mystification et les arguments permettant sa nécessaire démolition.

La théorie du complot Illuminati est le modèle-type de la camelote sous-fasciste. Kit idéologique de mauvaise facture, elle réclame, chez les clients qu’elle cible, les mêmes dispositions mentales que celles cultivées par le divertissement de masse : réceptivité acritique, dictature de l’émotionnel détraqué, stupidité, grégarisme, haine. Une nuance, cependant, la distingue de la ration spectaculaire standard, et tient en ceci qu’elle est une commercialisation de la peur élevée au degré de la paranoïa, de la séparation du sujet d’avec lui-même et son environnement frôlant la schizophrénie. Evidemment, ce vulgaire prêt-à-penser réactionnaire ne peut que plonger dans la plus pathétique des confusions les consommateurs qui s’y adonnent (le plus souvent compulsivement). Le caractère invasif de ce produit réside dans la faible texture des mystifications qu’il porte, ce qui le rend compatible avec d’autres poisons idéologiques : étant structurellement un amalgame ductile, il se dilue facilement dans des systèmes discursifs d’origines et de qualités différentes. On le retrouve, par exemple, enveloppé des pets verbaux du haraceleur-exhibitionniste-raciste Alain Soral, rythmant les bouffonneries rapologiques du fils à papa Rockin Squat ou du prêcheur islamiste Mysa, ou incrusté dans les divagations de prédicateurs trinitaires, salafistes, évangéliques, ou encore à l’appui de délires satanistes… Mais l’intempestif envahissement de la théorie du complot Illuminati découle aussi de sa haute conformité au dispositif de coercition social qu’est internet : A l’image du vecteur qui le diffuse, ce produit arbore une authentique participation sociale (en contre-point des vieux supports médiatiques, comme la télévision) qui pourtant n’a jamais été autre que factice. En ce sens, le conspirationnisme anti-Illuminati est bel et bien une maladie de notre temps, concoctée avec les microbes antisociaux qu’a su propager, à chacune des étapes de son développement structurel, la Société du Spectacle.

En finir avec cette grotesque supercherie, c’est participer au nécessaire ménage que la conscience prolétarienne doit opérer en son sein. C’est aussi relier directement cette pollution mentale, et toutes les autres, au rapport qui les sécrète pour mieux s’y dissimuler : le capitalisme.

La SUITE et la brochure sur le site du GARAP