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Peur sur la vie

« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu’il vous plaît. » Hannah Arendt

« Dans ce moment de panique, je n’ai peur que de ceux qui ont peur. » Victor Hugo

La peur : une réaction naturelle

En ces temps d’imposture universelle, chercher et dire la vérité (cette espèce en voie de disparition) est un acte révolutionnaire. En cette période de crise, la confusion est portée à son paroxysme afin de noyer le poisson, détourner notre attention, pour que l’arnaque soit totale. Un des leviers du système dictatorial, dans lequel nous survivons, est la peur : généralisée, intériorisée, banalisée. Pourtant la peur fait partie intégrante du comportement naturel d’homo sapiens. La peur est une réaction normale face à une situation dangereuse imminente ou pas. Mais comme d’autres émotions humaines, la façon dont elle s’exprime peut être maîtrisée ou déformée. Des comportements irrationnels, injustifiés, dus à la peur, sont fréquents pour diverses raisons : traumatisme, manipulation, préjugé, ignorance, phobie…

Nous avons peur depuis quelques mois d’un virus ayant un taux de létalité réel inférieur à 0,8 %. Dans certains pays où des dépistages massifs ont été effectués, le nombre de cas asymptomatique oscille entre 50 et 75 %. Un confinement de la population et un état d’urgence ont été mis en place pour une épidémie dont 75 % des hospitalisations et 93 % des personnes décédées en France ont plus de 65 ans. Les personnes les plus touchées sont les plus vulnérables : celles ayant des antécédents médicaux, les personnes âgées, les plus pauvres. La moitié des décès ont lieu dans des EHPAD, dont beaucoup manquent de personnels et de moyens. Depuis quarante ans, plusieurs dizaines de milliers de lits dans les hôpitaux publics ont été supprimés pour cause d’austérité budgétaire. Les hôpitaux et cliniques privées n’ont pas été réquisitionnés lors du pic épidémique. Est-ce qu’on se rend compte de ce qui se joue réellement ou est-ce qu’on est absorbé par la propagande gouvernementale ? Pourquoi les autorités sanitaires n’ont pas dépisté, isolé, et traité dès le début comme avec n’importe quelle infection contagieuse ? Pourquoi ce virus-là est-il plus important que les autres ?

Quand la peur devient psychose collective

Tous les jours les médias nous balancent le nombre de morts imputables au virus pour maintenir l’angoisse. Sans relativiser, on peut penser que c’est une catastrophe sans précédent, 29000 morts en trois mois. Il est évident que des situations dramatiques ont lieu. Et elles n’ont malheureusement rien d’exceptionnel. En 2019 en France, plus de 600 000 personnes sont décédées, pour majorité pas de mort naturelle mais d’un cancer causé par ce mode de vie. 80% des patients hospitalisés en réanimation et des décès présentaient des comorbidités. L’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans chez les femmes et 62 chez les hommes, avec de grandes différences entre les cadres et les ouvriers. On pourrait jouer avec les chiffres pendant longtemps. On a l’impression de s’approcher de la vérité. Interpréter des données exige aussi de les confronter à l’Histoire et au rapport social dans lequel nous vivons. Nous ne sommes pas des experts et nous n’avons pas besoin d’eux pour comprendre les situations.

L’épidémie de Covid-19 a transformé la peur en psychose collective. La distanciation sociale est devenue rapidement une obsession. Mais réalisons-nous vraiment les conséquences d’un tel acte pour une espèce comme la nôtre ? Quelles conséquences physiques, psychologiques et sociales ont les confinements sur les populations (et particulièrement les femmes, les enfants, les personnes âgées, sans oublier celles et ceux qui vivent dans la rue, dans des logements insalubres, dans la misère) ? Empêcher les gens de circuler, de se parler, de se toucher pour soi-disant sauver des vies. Enfermer, diviser, réprimer pour éviter d’être contaminé. Mais quel est l’intérêt de vivre de la sorte ? N’est-ce pas un premier pas vers le totalitarisme ?

La peur comme outil de domination

Les capitalistes maintiendront leur système et leur pouvoir par tous les moyens nécessaires, quoi qu’il en coûte. Il ne faut ni les sous-estimer (en les croyant incompétents face à la crise) ni les sur-estimer (croire que tout est prévu depuis trois siècles). Les bourgeois sont formés aux mensonges pour protéger leurs intérêts de classe. Ils jouent sur des cordes sensibles pour assurer une obéissance d’une large partie de la population. Ils réunissent des médecins et des scientifiques acquis à leur cause pour nous faire croire que le confinement sauve des vies. Ils utilisent tous leurs médias pour diffuser à longueur de journée leur propagande. La bourgeoisie a des plans, des feuilles de routes à tenir, et en fonction des régions où elle opère, elle s’adapte, elle complote contre le prolétariat, les objectifs restent les mêmes : l’exploitation de notre force de travail, l’accumulation du capital, la reproduction élargie, la production de la plus-value. Les moyens sont toujours les mêmes : diviser pour régner, faire peur, intimider, réprimer avec la police et l’armée, emprisonner ou tuer.

Cette crise a le mérite de montrer les multiples visages de l’État, qu’on avait oublié, sous nos latitudes, depuis la seconde guerre mondiale : celui de gardien et de gestionnaire du capital. Celui répressif qui s’impose jusqu’à notre intimité, celui qui ordonne le contrôle social, qui veut nous apprendre à nous laver les mains. Beaucoup ont cru toutes ces années à la fable de l’État providence, l’État protecteur des droits des citoyens, l’État canalisateur des rapports sociaux. Certains aujourd’hui réclament plus d’État et appliquent avec zèle le confinement. Dans leurs bouches l’État est une religion, avec ses dogmes et ses procédures, qui serait un rempart contre le méchant capitalisme libéral. Mais nous savons que toute religion est basée sur la peur. Une population apeurée est prête à sacrifier la liberté au profit d’un État sécuritaire dont le capital a besoin en temps de crise.

La volonté d’instaurer une psychose générale dans la population est un mécanisme efficace de contrôle social. Quoi de mieux qu’un virus pour répandre une peur paralysante ? Les luttes se sont arrêtées du jour au lendemain. Le confinement est un exercice géant de mise au pas du prolétariat. Car avec un virus, qu’on nous vend très dangereux et très mortel, chacun d’entre nous est un danger pour l’autre, le doute nous envahit. Les rassemblements sont interdits, la vie sociale n’est plus la même. La bourgeoisie n’a pas meilleur outil pour ramener la lutte de classe à son avantage. Ce virus est plus important que les autres car il est un écran de fumée pour déclencher la crise systémique, qui couve depuis la dernière en 2008, par décision administrative, afin de restructurer le capital. Il est l’alibi parfait, le coupable idéal. La dévalorisation engendrée par la crise économique va faire plus de morts que le virus. Et il n’y aura pas de confinement du capitalisme pour eux. À la peur du virus suivra la peur de perdre son emploi, la peur du déclassement et de la misère.

La peur de mourir ou la peur de vivre

Cette crise a aussi le mérite de nous questionner sur le sens de la vie. La maladie et la mort sont des sources importantes d’angoisses. Dans les pays capitalistes avancés, on en arrive à s’étonner que des personnes âgées ou malades meurent. On veut prolonger l’existence à tout prix, même dans la souffrance. Mais le progrès ce n’est pas de vivre toujours plus longtemps mais de vivre pleinement, librement. A-t-on oublié que la vie est une maladie mortelle ? On se croit fort, on refoule la mort, dans une immunité absolue, certains ont accès à des médicaments et des traitements performants. La société spectaculaire marchande, à force d’individualiser l’existence, nous pousse à nous croire unique, exceptionnel, on devient égocentrique, alors que nous avons tous les mêmes vies uniformisées, prolétarisées. Notre rapport à la vie et à la mort s’en trouve déformé. Nous avons peur de l’évidence. Nous avons oublié que nous sommes une espèce sociale, une collectivité d’individus qui sont des continuités entre eux et entre les générations. La vie est fragile, on ne la protège pas en enfermant les gens mais bien en s’entraidant les uns les autres, en construisant un monde meilleur.

La peur qui fait avancer

La bourgeoisie a peur sinon elle n’agirait pas ainsi. Elle a peur de l’embrasement général qui la jettera dans la poubelle de l’Histoire. Avec l’aval des syndicats et des partis, elle met en place un état d’urgence permanent pour interdire les rassemblements ou pour obliger certains salariés à rester enfermés chez eux en télétravail. Elle veut nous atomiser, elle sait que face à la crise nous avons l’opportunité de détruire le capital une bonne fois pour toutes. Les périodes troublées font ressortir ce qu’il y a de pire chez certaines personnes comme, par exemple, la délation. Face à la peur notre instinct de survie nous donne plusieurs choix : le repli sur soi, la fuite, le déni ou, l’affrontement, la lutte, l’entraide. Au sein du prolétariat, la colère est immense. Nous pouvons transformer cette rage, dépasser nos peurs, en organisant la contre-attaque. En s’organisant dans nos quartiers en comités d’habitants, dans les entreprises en comités de grève. En luttant ensemble, la peur disparaît, on se sent utile. Nous ne sommes pas des victimes, nous n’adhérons pas au consensus hygiéniste et à la discipline imposés par l’État. Nous voulons bâtir un monde dans lequel l’inégalité sociale n’a pas de place, un monde dans lequel la liberté n’est pas négociable.

Quelle horreur cette société

Un bon mois de janvier pourri, l’année 2015 commence bien. Je vais pas dire « la suite pourra pas être pire » parce qu’avec ce système, on sait jamais jusqu’où la connerie humaine peut aller.

Quelle horreur cette société.

Non je ne suis pas Charlie, je ne vais pas défendre ce journal de gôche, animé par des survivants se jetant dans les bras de Hollande, sous prétexte de défendre la liberté d’expression, cette sainte valeur de la société bourgeoise. Comme si cette pseudo liberté était le gage d’une vraie démocratie. Comme si on pouvait s’exprimer librement dans ce pays sans être fichés par les poulets, muselés par les appareils politiques et syndicaux. L’horreur est au pouvoir tous les jours, les journalistes assassinés sont les victimes d’une tension permanente engendrée par la haine, entretenue par la classe dominante, aidée en cela par les fanatiques religieux pour que les prolos se bouffent entre eux. Regardez tous ces chiens de politiciens et de médias qui rongent l’os qui vient de tomber, ça émet de grand discours teintés d’émotion bidon, et de volonté d’union nationale. J’ai envie de vomir. Désolé mais j’ai pas de pays, pas de religion, ça évite les confusions. On sait très bien où mène le nationalisme : à la guerre.

Dimanche 11 janvier, les moutons ont défilé avec leurs patrons et chefaillons, toutes les classes unies contre les méchants terroristes. Et une foule bien apeurée par les événements en arrive à applaudir l’école du crime… Merci de nous protéger, vous êtes des héros. Surtout quand vous frappez et tuez lors des dernières manifs à Nantes et à Sivens. Les flics peuvent tuer sans soucis, ils n’iront jamais en prison. Par contre nous, les prolos quand on sort du cadre légal bourgeois, les sentences sont violentes. Et arrivés en prison (cette merveille de punition et de rédemption, amen), certains se font embrigadés par les sectes islamiques et deviennent des objets de peur médiatique. Dimanche 11 janvier, des salariés ont défilé à l’appel des partis et des syndicats qui les baisent, à l’appel des dirigeants politiques qui les méprisent. Où est la conscience de classe ?

Non je ne suis pas policier, je ne porterai jamais l’uniforme du pouvoir. Je n’ai pas envie d’appliquer un plan vigipirate, ni de nouvelles lois sécuritaires pour protéger la bourgeoisie. Je sais que les attentats profitent toujours aux dirigeants. Ils s’en servent contre nous pour remonter leur popularité et conserver leur pouvoir. La peur est un outil permettant de maintenir une population dans la résignation et dans la demande de plus de sécurité, donc plus de flics, de surveillance et de lois répressives, et moins de liberté. Car dans le vocabulaire bourgeois, un terroriste peut aussi bien être un anarchiste tuant un patron, qu’un illuminé religieux tuant des innocents. Est terroriste celui qui défit l’Etat sous n’importe quelle drapeau que ce soit, et l’Etat se nourrit de cette violence pour la retourner contre nous.

Non je ne suis pas juif, ni musulman, ni chrétien. Je suis athée anticlérical. Je suis pour la révolution prolétarienne mondiale, pour une société plus juste, plus libre, pour le communisme. Je ne crois pas en vos idoles qui obscurcissent nos vies sous des règles et contraintes débiles. Je suis contre les religions et les religieux qui veulent nous soumettre à un Dieu qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais.

Allez continuer de défendre la liberté d’expression de vos maîtres, les valeurs de votre chère patrie et continuer d’obéir à vos chefs en appliquant le plan vigipirate, la délation, la surveillance de l’autre. Vous êtes des bons soldats du capital.

Union nationale + Interclassisme = Totalitarisme

Lundi 12 janvier, le gouvernement déploie 10.000 militaires sur le territoire.

Mardi 13 janvier, Manuel Valls présente ses mesures exceptionnelles pour la répression, les députés chantent la Marseillaise en chœur dans l’assemblée.

Mercredi 14 janvier, des moutons se battent pour un journal dont ils ne connaissaient pas l’existence la semaine d’avant.

Derrière tout ce nationalisme, ce suçage de flic et les bonnes consciences qui ont affiché leur soutien sur leur mur Facebook, la lutte de classe continue. Et pour l’instant, la lutte est toujours en faveur de la classe dominante, qui en utilisant cet affreux événement, persévère dans sa guerre contre le prolétariat : Loi Macron1, Grand Paris, réductions budgétaires, austérité, mesures contre le terrorisme2… et réactivation des services de renseignement (sous le sigle SCRT), durant la fin de l’année 2014, chargés de « renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et les mouvements sociaux » !3

Derrière ce spectacle, la violence du système capitaliste se reproduit tous les jours, des hommes, des femmes, des enfants se font tuées chaque jour. Et la France n’est pas en dehors de ce monde.

Je vous invite à écouter la dernière émission de Radio Vosstanie « Liberté & Expression » http://vosstanie.blogspot.fr/2015/01/emission-de-la-web-radio-vosstanie-du.html

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Comment renverser les Illuminati ?

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Le document que nous publions ici sous forme de brochure est une adaptation en langue française du pamphlet « How to overthrow the illuminati ? » réalisé par des camarades révolutionnaires étasuniens (membres ou proches de groupes comme « Black Orchid Collective », « Take Back the Bronx », « Creativity Not Control »). http://overthrowingilluminati.wordpress.com/

Nous avons apporté différentes modifications ainsi qu’un certain nombre d’ajouts à la version d’origine. Ainsi, plusieurs aspects historiques de la théorie du complot Illuminati sont précisés et/ou ajustés ; des éléments de l’analyse générale sont calibrés aux spécificités du déploiement du conspirationnisme en France (conditions, manifestations, agents). Au-delà, ce texte intéressera tout individu francophone qui souhaite connaître les origines, les ressorts, les promoteurs de cette funeste mystification et les arguments permettant sa nécessaire démolition.

La théorie du complot Illuminati est le modèle-type de la camelote sous-fasciste. Kit idéologique de mauvaise facture, elle réclame, chez les clients qu’elle cible, les mêmes dispositions mentales que celles cultivées par le divertissement de masse : réceptivité acritique, dictature de l’émotionnel détraqué, stupidité, grégarisme, haine. Une nuance, cependant, la distingue de la ration spectaculaire standard, et tient en ceci qu’elle est une commercialisation de la peur élevée au degré de la paranoïa, de la séparation du sujet d’avec lui-même et son environnement frôlant la schizophrénie. Evidemment, ce vulgaire prêt-à-penser réactionnaire ne peut que plonger dans la plus pathétique des confusions les consommateurs qui s’y adonnent (le plus souvent compulsivement). Le caractère invasif de ce produit réside dans la faible texture des mystifications qu’il porte, ce qui le rend compatible avec d’autres poisons idéologiques : étant structurellement un amalgame ductile, il se dilue facilement dans des systèmes discursifs d’origines et de qualités différentes. On le retrouve, par exemple, enveloppé des pets verbaux du haraceleur-exhibitionniste-raciste Alain Soral, rythmant les bouffonneries rapologiques du fils à papa Rockin Squat ou du prêcheur islamiste Mysa, ou incrusté dans les divagations de prédicateurs trinitaires, salafistes, évangéliques, ou encore à l’appui de délires satanistes… Mais l’intempestif envahissement de la théorie du complot Illuminati découle aussi de sa haute conformité au dispositif de coercition social qu’est internet : A l’image du vecteur qui le diffuse, ce produit arbore une authentique participation sociale (en contre-point des vieux supports médiatiques, comme la télévision) qui pourtant n’a jamais été autre que factice. En ce sens, le conspirationnisme anti-Illuminati est bel et bien une maladie de notre temps, concoctée avec les microbes antisociaux qu’a su propager, à chacune des étapes de son développement structurel, la Société du Spectacle.

En finir avec cette grotesque supercherie, c’est participer au nécessaire ménage que la conscience prolétarienne doit opérer en son sein. C’est aussi relier directement cette pollution mentale, et toutes les autres, au rapport qui les sécrète pour mieux s’y dissimuler : le capitalisme.

La SUITE et la brochure sur le site du GARAP

La science du futur

Récemment je suis tombé sur une série documentaire qui a stimulé ma curiosité pour les innovations technologiques. Il s’agit de « La science du futur » diffusée sur la chaîne National Geographic et présentée par le scientifique Stephen Hawking.1A vrai dire, je me doutais que des entreprises travaillaient sur des projets sortis tout droit des films de science-fiction, mais là on est projeté dans le cœur de la matrice ou comment la réalité veut dépasser les fictions.

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Chaque émission commence avec ces slogans chocs : « La science va bientôt vous changer la vie », « Les ondes de chocs du progrès se rapprochent de nous », « Nos vies seront plus sûres, plus ludiques. Nous nous rencontrerons plus vite. Nous vivrons plus longtemps. Nous deviendrons plus clairvoyants et plus intelligents. » « Grâce à ces nouvelles technologies, tout ou presque deviendra possible. »

Oui tout deviendra possible. Surtout le maintien et le renforcement du pouvoir militaire de la classe dominante qui, en finançant des projets (dont certains pourraient servir au bien-être de tous), continue son business destructeur. Quand je vois les moyens qui sont déployés pour développer des armes, des robots, des outils de communication au service des corps répressifs, je me dis qu’il y a beaucoup de gâchis de savoir-faire et d’intelligence humaine. La bourgeoisie assoit sa domination à travers ses recherches technologiques en les transposant, pour certaines, dans une utilisation pratique, et maintient ainsi le prolétariat dans la peur face à des images d’armées suréquipées et surentraînées. La diffusion de ce genre de documentaire travaille notre inconscient et nos angoisses, car on imagine bien à quoi servent toutes ces innovations en cas d’insurrection et de révolution, ou même tout simplement pour le contrôle social des populations.

Pour être concret, quelques exemples édifiants des avancées technologiques au service de la guerre. Dans l’épisode « Monde virtuel », on découvre :

– Un simulateur de combat très réaliste en 3D pour, entre autre, améliorer la résistance au stress des militaires, notamment les jeunes recrues2. Le logiciel VIRTSIM est développé par l’entreprise américaine Motion Reality.3

L’entreprise américaine Organovo4 développe une « imprimante » en 3D afin de fabriquer des tissus vivants comme des vaisseaux sanguins ou des conduits nerveux.5 Prochainement, le patron de l’entreprise, Keith Murphy, espère imprimer un foie en 3D.6

– Des ingénieurs de l’entreprise Neurovigil7 travaillent sur un dispositif de lecture et de transcription écrite des pensées nommé iBrain, et testé par Stephen Hawking lui-même.

Dans l’épisode « Inspiré par la nature », on découvre :

– Un robot humanoïde appelé Atlas, construit par l’entreprise Boston Dynamics pour le compte de la DARPA (Agence pour les projets de recherche avancée de défense du Département de la Défense des Etats-Unis8), capable de tenir en équilibre sur une jambe et de soulever de lourdes charges, il est doté d’une intelligence artificielle9.

– Un robot à quatre pattes nommé LS310, pour faire du transport tout terrain, sorte de gros chien mécanique qui obéit aux ordres de son leader, développé aussi par la DARPA.11

Dans l’épisode « Code Rouge » :

– Un hélicoptère autonome K-max, sans pilote et contrôlé à distance, spécialisé dans le ravitaillement, utilisé depuis 2011 en Afghanistan par l’armée américaine12. Fabriqué par l’entreprise Kaman 13(spécialiste de la construction d’hélicoptère et de structures aérospatiales).

– Un fusil sniper intelligent inspiré des systèmes de visée des avions de chasse. Un novice avec un fusil XactSystem peut atteindre sa cible du premier coup jusqu’à 1km de distance grâce à des capteurs électroniques qui décident du bon moment pour tirer. Plus besoin de prendre des leçons de tirs.14 Développé par l’entreprise Texane Tracking Point.15

– L’identification des suspects en temps réel grâce à des jumelles de reconnaissance faciale en 3D qui prennent des photos à 100m de distance tout en étant connectées à un ordinateur de base de données. Développé par l’entreprise Stereovision pour le Ministère de la Justice américaine pour une utilisation en 2015.

→ La police des frontières utilise déjà un appareil de reconnaissance digitale et faciale fabriqué par la SAGEM, le Morpho RapID.16

Dans cet épisode Stephen Hawking ose nous dire : « Les militaires ont toujours considéré la technologie comme un moyen de s’assurer l’avantage. J’espère quand à moi qu’elle servira à réduire le nombre des victimes. (LOL) Les armes létales risquent toujours de tomber entre de mauvaises mains. Certains criminels sont hélas attirés comme nous par la technologie. » Oh les vilains bandits qui veulent aussi faire joujou avec les prouesses technologiques de leurs maîtres ! Que de naïveté dans ses discours. Il réitère plus tard : « Caméras de surveillance, écoutes téléphoniques, les États disposent déjà d’un arsenal formidable contre les terroristes et les criminels (Sic!) Mais faut-il leur accorder encore plus de moyens ? Quel prix sommes-nous prêts à payer pour notre protection ? » NOTRE protection ? Je crois que c’est plutôt pour « la protection des bourgeois ».

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Biensûr, il y a aussi dans la série documentaire des recherches très intéressantes dans les domaines médicaux, architecturaux et énergétiques. Mais qui en profitera vraiment ? Dans la société capitaliste tout a un prix. Et les dernières innovations servent d’abord les riches. Bientôt ils pourront vivre plus longtemps grâce aux progrès de la génétique et de la médecine, ils pourront être en sécurité grâce aux progrès technologiques. D’ailleurs, je ne sais pas si dans ces cas-là on peut parler de « progrès ». Quelle est l’utilité d’une innovation si elle ne profite pas au bien-être de tous ? De plus, tout projet doit être rentable, des études de marché sont effectuées pour amortir les coups de recherches et dégager des profits. Ainsi les nouveautés technologiques sont souvent développées par les militaires (qui sous-traitent à des boites privées), car l’armement et la guerre sont des domaines rentables, tout comme les entreprises pharmaceutiques qui écoulent des médicaments moins efficaces (pour ne pas « perdre » d’argent) avant de mettre des meilleurs traitements sur le marché. La science soumise aux intérêts marchands n’augure jamais rien de bon pour l’humanité.

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Une dernière couche pour bien flipper :

– La fabrication d’un super-sang pour protéger les soldats sur le champ de bataille contre des guerres bactériologiques, une injection de globules rouges qui transportent plus d’oxygène avec une bonne dose d’anticorps pour tuer les toxines.17

– Des robots tueurs devraient apparaître d’ici cinq ans sur les champs de bataille comme le CaMEL de l’entreprise Northrup Grumman18, un véhicule terrestre sans pilote qui mitraille et lance des grenades, ou le Protector de l’entreprise HDT19 qui mitraille encore plus lourdement et plus loin.20 On va avoir des supers guerres digne de Terminator avec ces tarés.

Pour rappel, voici les budgets de l’année 2013 en milliards de dollars des dépenses militaires ou comment gaspiller l’argent public 21:

Total Mondial 1747- États-Unis 640- Chine 188- Russie 87,8- Arabie Saoudite 67- France 61,2- Royaume-Uni 57,9- Allemagne 48,8- Japon 48,6, Inde 47,4- Corée du Sud 33,9.

Après les gouvernements nous disent qu’il faut fermer des services dans les hôpitaux, et faute de moyen, il manque des personnels dans les écoles.

Je ne peux finir cet article sans blâmer tous les prolétaires abrutis par les idées de la classe dominante, et qui par leur travail participent aux entreprises qui fabriquent la mort. Leur manque de conscience politique, leur absence de conscience de classe  nous amène lentement mais sûrement vers plus de barbarie.


« Là où dominent la rapacité et l’exploitation capitaliste, la paix universelle ne peut être qu’un vœu pieux. C’est pourquoi quand nous disons que la guerre est inséparable du capitalisme, que la guerre ne peut disparaître qu’avec le capitalisme lui-même, cela ne veut pas dire que la guerre contre la guerre soit inutile et que nous n’ayons qu’à attendre la destruction du capitalisme. Ce que nous voulons dire c’est que la lutte contre la guerre est inséparable de la lutte contre le capitalisme. La guerre à la guerre ne peut être efficace que comme partie intégrante de la lutte de la classe ouvrière contre le capitalisme. » Anton Pannekoek, Les conseils ouvriers.


3Site de l’entreprise http://www.motionreality.com/

4Site de l’entreprise http://www.organovo.com/

13Site de l’entreprise http://www.kaman.com/

15Site de l’entreprise http://tracking-point.com/