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Partigiano Le blog en lien avec les militants révolutionnaires. Des textes, des photos et des articles de Remito sur notre monde, sur la musique, sur la politique, sur l'art, sur les livres...

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Le temps des émeutes

Par Partigiano :: 08/02/2010 à 13:28 :: Bouquins

 

 

 

 

« Il y a eu l’automne 2005 et les banlieues françaises en flammes. Il y a aujourd’hui la crise et un vent de révolte qui semble ne pas faiblir. Et entre-temps, la Guadeloupe, les émeutes de la faim, le Tibet, Athènes, l’Iran…  Ce livre vient mettre des mots sur des images de plus en plus fréquentes sur nos écrans, peu commentées et rarement mises en relation. Le retour chronologique sur les quarante dernières années démontre la nouveauté et l’ampleur de ce phénomène qui s’impose chaque mois un peu plus dans le monde entier. »

 

Je ne sais pas si les émeutes sont de plus en plus fréquentes. Ca ne paraît pas évident étant donné que les moyens d’information par le passé n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui et la « répertorisation » des évènements n’était pas systématique. Le titre de ce livre reste quand même aguicheur pour un militant révolutionnaire. Le terme d’émeute renvoie à une certaine situation de révolte, de révolution ou de troubles dans l’ordre établi.

 

Les deux premières parties du bouquin (« En quête du contemporain » et « Lexique de la colère ») essayent de répertorier et d’expliquer les émeutes en fonction de leur origine. Emeutes contre la vie chère, après une élection, durant un match ou émeutes racistes. Les exemples utilisés ont, pour un militant qui se tient informé, déjà été aperçu sur internet : la commune d’Oaxaca, la résistance de Redeyef, raid sur Sidi Ifni, mais aussi d’autres évènements moins connus survenus en Chine, Canada, Sénégal, Etats-Unis… La liste peut être longue mais l’auteur s’attarde à juste titre sur les émeutes de 2005 et les manifestations de 2006 en France ainsi que sur les émeutes de décembre 2008 en Grèce.

 

L’auteur de ce livre est professeur d’anthropologie et son analyse est pertinente quand il traite de l’environnement des émeutes : « Les émeutes nous parlent de la ville. Elles nous en parlent parce que c'est leur espace social; leur théâtre, leur territoire, souvent nocturne. Mais la ville n'apparaît pas seulement comme le lieu de l'émeute. Elle en est la matière; elle en est un enjeu. » Mais les analyses qu’il développe dans sa troisième et dernière partie « L’Etat sans politique » sont limitées par ce que je qualifierai : la pensée bourgeoise.

 

Dans le chapitre neuf « L’émeute contre la politique ? », Alain Bertho s’interroge sur le rapport de l’émeute envers l’Etat et le pouvoir : « L'émeute qui suit l'élection et celle qui précède le coup d'Etat ont quelque chose en commun: le pouvoir (et celui qui l'exerce), ne leur est pas indifférent. Mais ni dans un cas, ni dans l'autre, les émeutiers ne se donnent les moyens d'avoir la main sur ce pouvoir, sur la nomination de ceux qui le détiennent. S'il ne s'agit en aucun cas de révolution au sens des XIXe et Xxe siècles, pour autant il ne s'agit pas non plus d'explosion de colère aveugle et sans lendemain. Il s'agit au contraire de l'expression d'une exigence sur l'Etat et sur la façon dont il est géré. L'émeute porte une prescription sans s'aventurer dans les mécanismes du pouvoir. L'émeute est dehors, mais non indifférente. » Cette affirmation est à moitié vraie. Certaines émeutes peuvent en effet ne pas être conduites en vue d’un renversement du pouvoir, comme ce fut le cas pour les émeutes de 2005 dans les banlieues. Les émeutes suites à l’élection présidentielle de Sarkozy voulaient clairement exprimées le rejet de sa prise de pouvoir. Il y a quand même des personnes participantes qui pensent à pousser ces émeutes au-delà de la révolte pour en faire une arme de révolution prolétarienne. Tous les émeutiers n’ont pas la même conscience politique.

 

En parlant des émeutes contemporaines, l’auteur nous dit : « Il semble à peu près certain qu'on ferait un gros contresens en y lisant une dynamique insurrectionnelle préfigurant de futures révolutions. Ces révolutions-là appartiennent aux siècles qui sont derrière nous. Elles supposent une pensée populaire de la politique qui réfère cette dernière à l'Etat et à la prise du pouvoir d'Etat. Ce qui se joue aujourd'hui est plutôt dans la constitution culturelle de subjectivités en partage hors de l'Etat. » L’auteur pense donc que les émeutes ne sont pas une dynamique pour la révolution. Il pense que les émeutes surgissent pour signaler à l’Etat ce que ce dernier a manqué de faire. Ce serait une sorte de rappel à l’ordre du pouvoir. Les émeutes en Grèce ont pourtant prouvé le contraire. Les insurgés n’ont pas hésité à mettre en avant comme mots d’ordre, l’abolition du capitalisme et de son système étatique. Ce n’est pas parce qu’une émeute ne parvient pas à la révolution qu’il faudrait la juger comme une simple explosion de colère par manque de moyens.

La révolution prolétarienne mondiale reste à construire et les émeutes peuvent être des tests lancés à la bourgeoisie pour connaître sa force de réaction. Les révolutions appartenant aux siècles passées, comme dit l’auteur, sont des mines d’information pour ne pas répéter les faiblesses qu’elles ont eues. Mais l’avenir ne passera pas par « la nouvelle figure de la politique (…) : c’est une politique de paix, c’est une distance volontaire à l’égard de l’espace étatique et c’est une parole qui résonne parce qu’elle s’ancre dans des principes. » L’auteur rejoint la pensée altermondialiste selon laquelle, il faudrait s’organiser et construire en dehors du système capitaliste à travers des « résistances locales » ou des « forums sociaux mondiaux ». C’est faire fi de la lutte de classe et des antagonismes qui structurent la société capitaliste. C’est ne pas voir que la bourgeoisie participe à ces processus altermondialistes. Si l’on veut « transformer la catastrophe annoncée en un avenir pour tous », il faudra en passer par la destruction de l’Etat, en un face-à-face violent avec la classe possédante et dirigeante. Prétendre le contraire c’est de l’utopie de petit-bourgeois. Les cocktails Molotov n’ont pas fini de voler.

 

 

 

 

La société du stress

Par Partigiano :: 02/02/2010 à 11:46 :: Textes divers

 

Je pense que cette société engendre nombre de maladies liées au stress et au mode de vie malsain dans lequel nous survivons. Je ne parle même pas des conditions de travail désastreuses auxquelles nous pouvons être confrontés. Les conséquences sont directes sur la santé physique. Mais parlons du côté psychologique.

 

Le travail salarié est synonyme de stress permanent puisque le prolétaire qui vend sa force de travail pour subsister ne sait pas de quoi demain sera fait. L'avenir n'existe pas. Il n'y a que le présent et son flot de licenciement, de restructuration et de réforme pour perpétuer l'esclavage salarié. Sans oublier les pressions de la hiérarchie, du rendement et de l’efficience qui nous sont imposés.

 

En dehors du travail, le mode de vie est stressant. Les transports, les bouchons, les supermarchés, le bruit, les voisins; tout est fait pour déclencher des réactions en cascade. Les factures, les crédits, les enfants, les études, les vacances, chaque prolétaire est tenu par quelque chose qui le retient de tout casser. Du coup, chacun de nous intériorise la douleur, certains la refoule, mais au final l’accumulation devient dangereuse pour nous-mêmes et notre entourage.

 

Chaque prolétaire est asservi et conditionné par cette société marchande. Et s'il tombe malade, son médecin lui prescrira une dose de calmant, de somnifères ou d'antidouleur. On n'essaie pas de régler les problèmes à la base, on met des pansements les uns sur les autres. On n'essaie pas de comprendre les gens, on les juge en fonction de notre éducation et des barrières mentales qui étriquent notre champ de vision (mœurs, coutumes, religions). Les gens doivent se plier aux normes et rentrer dans les cases. Il y a certains standards uniformisés auxquels chacun doit répondre. Les gens qui sortent du lot sont marginalisés. On peut en jouer ou en souffrir.

 

Chaque société produit des troubles de la santé mais dans un système où tout est monnaie, certaines maladies vont être écartées car non rentable pour les compagnies pharmaceutiques.

Chaque société créé son lot d'exclus et de marginaux, mais le capitalisme tend à la barbarie. Le chacun pour soi va nous tuer à petit feu. Chacun est motivé à réussir en entrant en compétition avec l'autre. C’est le dogme bourgeois libéral.

 

Depuis quand la compétition émancipe-t-elle mieux que l'entraide ? Seul le partage est un vecteur de progrès significatif et durable. Le monde fonctionne sur l'exploitation du travail salarié, de l'extorsion de la plus-value et de la concurrence entre les prolétaires. Alors que le monde devrait fonctionner sur la coopération et le partage. Changer le mode de vie et les hommes changeront. Il faut réapprendre à vivre aux rythmes des saisons, écouter son cœur et sa raison.

 

 

 

 

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