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MILITANT (chapitre 8)

Par Partigiano :: 09/02/2007 à 12:35 :: Militant

8-CONCLUSION

 

Après une année de réflexions, il faut tirer des conclusions de cette expérience. Quand je suis rentré au parti, j’étais tellement motivé et inconscient que je pensais que j’adhérais à vie ou au moins jusqu’à la révolution. Mes illusions se sont évaporées et je pense avoir désormais un œil beaucoup plus critique sur tout. Le PT ne nous emmènera pas à l’émancipation des travailleurs car il n’est pas dirigé par des travailleurs, mais par une caste bien fermée qui tire les fils des cadres militants. Il faut donc trouver une solution à la crise de la direction révolutionnaire du prolétariat. Il faut aider le prolétariat à élever sa conscience révolutionnaire.

 

Militant :

1. Adj. Qui agit en combattant. Politique militante.

2. n. Adhérent actif d’un parti, d’une organisation. Les militants d’un parti. Dictionnaire Hachette 1992.

 

Voilà l’adjectif qu’on peut appliquer à une partie de ma vie. J’ai été militant au sein du Parti des Travailleurs car je pensais que c’était cette organisation qui me conviendrait le mieux. Mais je me suis trompé. L’erreur est humaine à ce qui parait… Après tout, j’en ressors avec plus d’expérience pour éviter de me faire baiser à l’avenir. Maintenant je ne vais pas m’amuser à essayer de « redresser » ce parti dans la bonne voie. Ce serait une sacrée perte de temps. Mais de quelle voie parle-t-on au juste ? Chacun a la sienne mais chacun voudrait imposer la sienne. Moi je parle de la révolution mondiale prolétarienne et rien d’autre. Le but à atteindre est le communisme. Point. Quels sont les moyens pour y arriver, ça reste à discuter. Mais je ne peux supporter qu’un parti qui se prétend « ouvrier », dont la moitié des militants se disent « trotskystes », appelle à « la reconquête de la démocratie ». De qui se moque-t-on camarade ?

 

Logiquement quand on se dit « trotskyste », on s’inspire du programme de transition de Léon Trotsky. On connaît l’histoire et les écrits majeurs du marxisme révolutionnaire. Enfin, on ne combat pas pour sauvegarder la démocratie « bourgeoise », ni pour une « assemblée constituante souveraine ». Logiquement, on devrait se battre pour la dictature du prolétariat, pour un gouvernement ouvrier et paysan et pour le pouvoir aux conseils ouvriers (ou soviets), non ? Ai-je tort ou raison ? En tout cas, beaucoup trop de militants du Parti des Travailleurs, me diront, après lecture, que je suis un gauchiste et retourneront dans leur troupeau de révolutionnaire en carton, en appliquant à la lettre toutes les sottises que peut inventer sa direction nationale. Pour faire court, le Parti des Travailleurs est un parti réformiste. Et le réformisme, est à mes yeux de jeune rebelle, le pire ennemi de notre classe ouvrière. Les trotskystes dirigeants qui construisent ce parti (dont la plupart sont issus du Parti Communiste Internationaliste) représentent la droite du mouvement ouvrier et sont complètement déconnecté de la réalité du prolétariat. Ils sont un obstacle et ce parti est un obstacle à la révolution. Le problème est qu’il n’y a plus de parti révolutionnaire dans ce monde.

 

Les textes qui suivent doivent servir à la discussion et sont des résumés de mes idées sur l’organisation du prolétariat dans la société capitaliste.

 

Pour un parti[1] révolutionnaire

Le but des années à venir pour le prolétariat conscient de la situation catastrophique mondiale est de construire le parti révolutionnaire qui prendra le pouvoir et instaurera le communisme international, organisera l’expropriation de la bourgeoisie capitaliste et de tous les oppresseurs détenant le pouvoir, la terre, les moyens de productions et les médias.

Le but du parti révolutionnaire sera de servir les intérêts immédiats du prolétariat. Sans jamais dévier de cet objectif. Abolir le salariat et le patronat. Abolir l’exploitation de l’homme par l’homme. Abolir la propriété privée des moyens de productions. Détruire toutes les institutions bourgeoises capitalistes. Détruire les Etats et les gouvernements bourgeois régis par leur pseudo démocratie, parlementaire, participative ou représentative. Instaurer la république des conseils ouvriers. Tout le pouvoir aux soviets.

 

L’organisation du parti révolutionnaire reste à définir. Il doit être international. Il doit être géré par les prolétaires eux-mêmes. Par les prolétaires conscients des enjeux futurs et du sort atroce réservé à nos enfants si rien n’est fait dans le sens de la révolution mondiale prolétarienne. Le parti ne doit compter que sur ses propres forces et ressources.

Il faut absolument éviter qu’une caste de bureaucrates se créée au sommet du parti. Il faut éviter les membres permanents qui prendront leurs sales petites habitudes au sein de l’organisation et finiront par ressembler aux petits-bourgeois sociaux-démocrates. En aucun cas une direction au dessus des militants ne doit imposer sa volonté. Il faut éviter de construire un parti de vieux, l’espoir renaissant se trouve dans la jeunesse.

Il faut une organisation fédérée présente dans chaque ville, village et entreprise, constituée en soviets ouvriers. Une organisation qui repose sur un programme révolutionnaire commun simple en dix points par exemple. Sur un projet de société servant les intérêts de la majorité donc du prolétariat.

Il faut que le parti soit suffisamment organisé pour défendre le prolétariat contre les chiens de garde des Etats qui sont la police et l’armée. A l’instar des Blacks Panthers, le parti révolutionnaire mondial doit s’armer pour l’autodéfense. Le parti révolutionnaire devra adopter une discipline de fer pour lutter contre la bourgeoisie, qui elle est largement opérationnelle pour contre-attaquer tout soulèvement prolétarien.

 

A l’heure actuelle du capitalisme impérialiste et pourrissant, les organisations du prolétariat qui s’affirment révolutionnaires ne sont que des traîtres alter mondialistes ou des réformistes masqués collaborant en bon valet de la bourgeoisie. Le but du parti révolutionnaire n’est pas de s’allier et de créer des fronts uniques sur des revendications précises avec ce genre d’organisation de « gauche » et « d’extrême gauche ». Ces organisations corrompues doivent être traitées en ennemi.

Il y a dans tous les pays des milliers de jeunes inorganisés politiquement mais conscient de la situation dramatique de notre planète. Ces jeunes pour la plupart n’attendent qu’une chose : pouvoir passer à l’action révolutionnaire. Le parti doit être un outil pour cette jeunesse en lutte. Un outil au service du prolétariat. Un outil de contre-pouvoir face aux médias bourgeois. Le parti doit être un lieu d’échanges et d’idées au sein de ses soviets ouvriers. Il doit être un lieu de formation à la révolution permanente.

 

Le parti doit s’inspirer et tirer des leçons de l’histoire du mouvement ouvrier pour avancer dans la voie de la révolution mondiale prolétarienne. Les militants doivent s’informer et se cultiver, échanger les informations entre eux, afin de ne pas répandre de fausses vérités sur notre histoire. Le parti doit étudier toutes les composantes du mouvement ouvrier, aussi bien le marxisme que l’anarchisme, et en faire la synthèse. Un des problèmes de la jeunesse, aujourd’hui, est le fait qu’elle ne se raccroche à aucune idéologie directrice. Le mot communisme possède une connotation totalitaire du fait de l’histoire de la Russie ou de la Chine. Ces erreurs de langage, dû au novlangue créé par la classe bourgeoise capitaliste et par les sociaux-démocrates, doivent être rectifiées au sein du parti et répandu dans la population. Il faut relire les textes fondamentaux du marxisme que sont « Le manifeste du Parti Communiste » et « Le Capital ». Il faut relire aussi « Le programme de Transition ». Le communisme mondial est notre but ultime à atteindre pour l’époque.

 

La construction d’un parti révolutionnaire pour notre époque n’est pas chose facile. Il faut bien s’en rendre compte et ne pas se décourager face aux épreuves que cette tâche incombe. Il existe beaucoup d’organisations politiques se réclamant de gauche et du peuple, et les prolétaires ne savent pas forcément auxquelles croire et accorder leur confiance. C’est pourquoi le parti ne peut être une élite se permettant de prêcher la bonne parole au prolétariat en bon guide suprême. Laissons cela aux curés de toute sorte. C’est donc pourquoi le parti ne peut participer aux spectacles électoraux et médiatiques auxquels les autres s’adonnent. Les militants du parti doivent se confondre avec la masse prolétarienne : « ils sont issus du peuple et le peuple les connaît ».

 

Sincèrement

Là d’où je viens, là où j’ai grandi, on n’en a rien à foutre de la République avec un grand R et de la Nation avec un grand N. Nos parents sont tous des travailleurs, des prolétaires, des gens de la classe ouvrière qu’ils soient à l’usine ou fonctionnaire. Avec mes potes, on a bien compris que le système dans lequel nous survivons n’est pas bon pour nous et nos familles. On a bien compris que les riches nous exploitent et n’ont pas les mêmes intérêts que notre classe sociale.

 

On n’en a rien à foutre de la République et de la Nation. On a défini notre but très tôt durant l’adolescence. Abattre ce système de merde pour construire une nouvelle société. Une société sans argent car on a vu que l’argent est la source des problèmes dans la rue et à la maison. Quand deux frères se tapent dehors pour deux cent francs. Quand les factures pleuvent dans la boite aux lettres. Une société sans classe sociale. On ne veut plus baver sur les riches car nous aussi on veut une maison originale et non avoir la même maison que mille de tes voisins dans une cité dortoir, ou vivre dans une cage à lapins avec des poules et des rats sur quinze étages.

 

La démocratie, on ne la connaît pas. On en a entendu parler à l’école mais en dehors on ne l’a jamais pratiquée. Dans ce système de merde, la démocratie est un terme utilisé par la bourgeoisie pour nous faire croire qu’on participe à la vie de ce pays à travers les élections, et ça depuis deux cent ans.

 

Si je taggais « nique l’état » sur les murs, c’est pas pour faire joli. C’est pas pour remplacer l’état bourgeois par un autre état quel qu’il soit. L’état est notre ennemi. La bourgeoisie est notre ennemi. Le capitalisme est notre ennemi. Que ce soit bien clair. Notre programme c’est la libération de l’humanité, et en premier lieu du prolétariat, de l’exploitation capitaliste. Ca ne peut plus durer. Et l’Etat est le fruit de cette exploitation pour nous contenir et nous réprimer à travers la police. Notre but est donc une société sans Etat, ni classe sociale. Une société communiste.

 

A force de lecture et de rencontre, j’ai compris que l’idéal communiste était inconsciemment inscrit dans nos têtes de fils de prolos. Ta façon de penser dépend de ta condition, de ton environnement et de ton éducation. Notre condition, c’est d’être des prolétaires depuis des générations. Notre environnement, c’est la classe ouvrière et les quartiers populaires. Notre éducation, c’est nos parents syndiqués et la rue.

 

Il n’y pas d’autres alternatives possibles, socialisme ou barbarie comme disait l’autre, on y revient toujours.

 

Socialisme ou barbarie[2]

Au moment où je finis d’écrire ce long texte, nous venons de passer en 2007, et la campagne médiatique pour l’élection présidentielle s’intensifie de jour en jour. Personnellement je ne voterais pas. Je connais beaucoup de gens qui ne savent pas à qui donner leur voie alors je leur répond : « dans le doute, on s’abstient ! » Mais ça ne passe pas forcément bien. Quoi qu’il en soit, le spectacle dans lequel se vautrent les candidats de la porcherie bourgeoise gauchère ou droitière me donne envie, une fois encore, de tout cramer.

 

En tout cas, à tous ceux qui mettent leur espoir de changement dans une élection en démocratie bourgeoise, je leur dit de se retirer le balai qu’ils ont dans le cul. Plus le temps passe plus la destruction du capitalisme s’approche inévitablement. Cela me fait penser à tout ce qui se passe en Amérique Latine et me conforte dans l’espoir d’une société juste et égale pour nos enfants qui n’ont pas choisi ce monde pourri.

 

Je voudrais rajouter aussi, qu’il ne faut pas sous-estimer le rôle négatif ou positif qu’a pu avoir les prises de positions du PT ces dernières années sur le mouvement ouvrier. Les Trotskystes de ce parti se prétendent l’avant-garde du prolétariat mais depuis plus de 20 ans déjà, ils n’ont pas su organiser plus de 6000 adhérents sur toute la France, ni avoir un impact important au sein de ce même prolétariat. On peut donc se poser la question : pourquoi ?

 

La direction du PT se sert du prétexte qu’ils sont censurés par les médias bourgeois pour jouer les Calimero et ne cherchent pas à nouer des contacts avec les médias indépendants, comme j’avais pu le faire. La possibilité de se faire connaître existe et il faut la saisir mais apparemment les dirigeants de ce parti ne veulent pas de cette idée. Ils restent donc une sorte de groupuscule lié à certaines autres organisations et cela leur suffit pour continuer leur routine quotidienne. Tous les ans, ils ressortent les mêmes genres de campagnes politiques sous des noms différents, ils occupent les militants en répétant « rupture avec Maastricht » à longueur de temps.

 

La barbarie est plus proche de nous qu’on pourrait le croire, et les organisations comme le PT ont une part de responsabilités dans le fait que la condition du prolétariat ne change pas et va en se dégradant. Quand on voit la direction du PT se cacher derrière le soutien à la candidature de Schivardi, le maire de Mailhac anciennement au PS, pour l’élection présidentielle, on comprend bien que le PT est passé du côté du soutien indirect à la bourgeoisie.

 

Citation de Schivardi extraite de son site Internet : « Vous avez pu lire et écouter les médias qui ont annoncé ma candidature à l’élection présidentielle de 2007. Cette candidature n’est pas, comme les médias essaient de le faire croire, une candidature politique de Parti ou une candidature présentée par l’extrême gauche ! C’est simplement une candidature voulue par de nombreux Maires de notre Pays. »

C’est une candidature ne se réclamant d’aucun parti mais une candidature voulue par quelques maires (dont on ne connaît pas la tendance politique). Question : est-ce que les maires représentent la volonté du prolétariat ?



[1] J’utilise le mot « parti » même si je sais qu’il va faire grincer les dents des camarades anarchistes. J’aurais pu utiliser le terme « organisation », cela ne change pas le contenu et la finalité de ce texte.

[2] Il est à noter que j’emploie les mots « socialisme » et « communisme » comme des synonymes dans le cas où je parle du but émancipateur du prolétariat.

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