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Partigiano Le blog en lien avec les militants révolutionnaires. Des textes, des photos et des articles de Remito sur notre monde, sur la musique, sur la politique, sur l'art, sur les livres...

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La révolution n'est pas une affaire de parti

Par Partigiano :: 03/04/2012 à 8:13 :: Bouquins


Un petit livre décapant à lire et relire sans modération qui contient trois textes :

- Otto Rühle et le mouvement ouvrier allemand par Paul Mattick (1945)

- La lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchevisme par Otto Rühle (1939)

- La révolution n'est pas une affaire de parti par Otto Rühle (1920)


Pour un aperçu du parcours d'Otto Rühle voir la page Wikipédia.


Un extrait de "La lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchevisme" :


Analysée d’un point de vue critique, la description du bolchevisme tracée dans le pamphlet de Lénine présente les principales caractéristiques suivantes :
1. Le bolchevisme est une doctrine nationaliste. Conçue à l’origine essentiellement pour résoudre un problème national, elle se vit plus tard élevée au rang d’une théorie et d’une pratique de portée internationale, et d’une doctrine générale. Son caractère nationaliste est aussi mis en évidence par son soutien aux luttes d’indépendance nationale menées par les peuples assujettis.
2. Le bolchevisme est un système autoritaire. Le sommet de la pyramide sociale est le centre de décision déterminant. L’autorité est incarnée dans la personne toute-puissante. Dans le mythe du leader, l’idéal bourgeois de la personnalité trouve sa plus parfaite expression.
3. Organisationnellement, le bolchevisme est hautement centralisé. Le comité central détient la responsabilité de toute initiative, instruction ou ordre. Les dirigeants de l’organisation jouent le rôle de la bourgeoisie ; l’unique rôle des ouvriers est d’obéir aux ordres.
4. Le bolchevisme est une conception activiste du pouvoir. Concerné exclusivement par la conquête du pouvoir politique, il ne se différencie pas des formes bourgeoises traditionnelles de domination. Au sein même de l’organisation, les membres ne jouissent pas de l’autodétermination. L’armée sert de modèle d’organisation au parti.
5. Le bolchevisme est une dictature. Utilisant la force brutale et des méthodes terroristes, il oriente toutes ses fonctions vers l’élimination des institutions et des courants d’opinion non bolcheviques. Sa « dictature du prolétariat » est la dictature d’une bureaucratie ou d’une seule personne.
6. Le bolchevisme est une méthode mécaniste. L’ordre social qu’il vise est fondé sur la coordination automatique, la conformité obtenue par la technique et le totalitarisme le plus efficace. L’économie centralement « planifiée » réduit sciemment les questions socio-économiques à des problèmes technico-organisationnels.
7. La structure sociale du bolchevisme est de nature bourgeoise. Il n’abolit nullement le système du salariat et il refuse l’appropriation par le prolétariat des produits de son travail. Ce faisant, il reste fondamentalement dans le cadre des relations de classes bourgeoises, et perpétue le capitalisme.
8. Le bolchevisme n’est un élément révolutionnaire que dans le cadre de la révolution bourgeoise. Incapable de réaliser le système des soviets, il est par là même incapable de transformer radicalement la structure de la société bourgeoise et de son économie. Ce n’est pas le socialisme qu’il instaure, mais le capitalisme d’État.
9. Le bolchevisme n’est pas une étape de transition qui déboucherait ultérieurement sur la société socialiste. Sans le système des soviets, sans la révolution radicale et totale des hommes et des choses, il ne peut remplir l’exigence socialiste primordiale, qui est de mettre fin à l’aliénation humaine engendrée par le capitalisme. Il représente la dernière étape de la société bourgeoise, et non le premier pas vers une nouvelle société.


Ces neuf points fondent une opposition irréconciliable entre le bolchevisme et le socialisme. Ils illustrent avec toute la clarté nécessaire le caractère bourgeois du mouvement bolchevique et sa proche parenté avec le fascisme. Nationalisme, autoritarisme, centralisme, direction du chef, politique de pouvoir, règne de la terreur, dynamiques mécanistes, incapacité à socialiser – tous ces traits fondamentaux du fascisme existaient et existent dans le bolchevisme. Le fascisme n’est qu’une simple copie du bolchevisme. Pour cette raison, la lutte contre le fascisme doit commencer par la lutte contre le bolchevisme.


Un extrait (d'actualité...) de "La révolution n'est pas une affaire de parti" :


Le parlementarisme apparut avec la domination de la bourgeoisie. Avec les parlements apparurent les partis politiques. L’époque bourgeoise trouva dans les parlements l’arène historique de ses premiers démêlés avec la couronne et la noblesse. Elle s’organisa politiquement et donna à la législation une forme correspondant aux besoins du capitalisme. Mais le capitalisme n’est pas quelque chose d’homogène. Les diverses couches et les divers groupes d’intérêts à l’intérieur de la bourgeoisie firent valoir chacun des revendications de nature différente. C’est pour faire aboutir ces revendications que naquirent les partis qui envoyaient leurs représentants et leurs acteurs aux parlements. Aussi le parlement se transforma-t-il en un forum, lieu de toutes les luttes pour le pouvoir économique et politique, pour le pouvoir législatif d’abord, mais ensuite également, dans le cadre du système parlementaire, pour le pouvoir gouvernemental. Mais les luttes parlementaires, comme les luttes entre les partis, ne sont que des combats de mots. Programmes, polémiques journalistiques, tracts, rapports pour les réunions, résolutions, discours parlementaires, décisions – rien que des mots. Le parlement dégénéra en salon de bavardages (de plus en plus, au fur et à mesure que le temps passait), mais dès le premier jour les partis n’étaient que de simples machines à préparer les élections. Ce n’est pas par hasard s’ils s’appelaient à l’origine « unions électorales ».


Bourgeoisie, parlementarisme, partis politiques se conditionnent mutuellement, réciproquement. L’un est nécessaire à l’autre. Aucun n’est concevable sans l’autre. Ils marquent la physionomie politique du système bourgeois, de l’époque capitaliste-bourgeoise.




Le bouquin est publié par les Editions Entremonde et il est téléchargeable gratuitement sur leur SITE en .pdf



Voir aussi :


- Un article de Paul Mattick sur Otto Rühle sur le site Bataille Socialiste

- Fascisme Brun, Fascisme Rouge par Otto Rühle sur l'archive internet des marxistes





Pédagogie et Révolution

Par Partigiano :: 26/03/2012 à 8:40 :: Bouquins






Pédagogie et Révolution. Questions de classe et (re)lectures pédagogiques. Grégory Chambat. Editions Libertalia 2011. 216 pages.


J'ai trouvé ce bouquin en parcourant les sites d'éditions « gauchistes ». Je cherchais un bouquin sur l'école, l'éducation, la pédagogie mais dans une optique révolutionnaire ; afin de m'aider à réécrire mon histoire « Un monde meilleur » avec plus de pertinence, et en allant plus loin dans la rupture avec la société de classe, avec la hiérarchie et la domination.

Entre temps un camarade m'avait contacté pour parler de mon histoire et de la question éducative. C'est grâce à lui que j'ai découvert les noms de Célestin Freinet et de Francisco Ferrer. Ma curiosité a été décuplée quand il m'a parlé des expériences de ces instituteurs militants.

Le livre de Grégory Chambat offre un bel aperçu des classiques de la pédagogie, pour quelqu'un comme moi qui n'y connaît rien et qui n'a pas apprécier le fonctionnement de l'école de la République durant son enfance. A ce sujet le chapitre « Un mythe qui a la vie dure : l'école de Ferry selon Foucambert » m'a retourné la tête :

« Du haut de la tribune de l'assemblée, défendant un projet d'école publique, laïque, gratuite et obligatoire, Jules Ferry ne cache nullement son ambition de mettre fin à l'ère des révolutions. Ne plus revivre le cauchemar de la Commune, doter le pays d'une école adaptée aux besoins croissants de l'industrie, assurer la paix civile : « dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les institutions modernes. Si cet état de chose se perpétue, il est à craindre que d'autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d'ouvriers et de paysans, où l'on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d'un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 28 mars 1871 ».

Les bourgeois ont peur du communisme. Ils ont peur que les prolétaires se mettent à penser, à s'organiser sur des bases révolutionnaires. L'école de Ferry a servi de soupape de sécurité pour calmer les ardeurs contestataires du prolétariat ; tout comme le font les syndicats entre le patronat et le salariat. L’école capitaliste sert à formater les enfants à la vie qui les attend : trimer, consommer, allumer la télé, éteindre la curiosité, éviter l’envie d'apprendre, de partager avec les autres. Développer la compétition, le rendement au lieu d'inculquer la solidarité et l'entraide.

N'en déplaise aux dominants, les idées de Ferrer, Bourdieu, Pelloutier ou Rancière ; les expériences collectives dans l'Espagne de 1936, les écoles Freinet, donnent aux enseignants et militants révolutionnaires des pistes pour une nouvelle école pour construire la future société communiste.

 

L'instruction est comme la liberté : elle ne se donne pas, elle se prend. Joseph Jacotot.


Site de l'Editeur






Inventaire de la confusion

Par Partigiano :: 09/11/2011 à 8:57 :: Bouquins


A lire, le dernier numéro de Ni patrie ni frontières : un inventaire qui répertorie et met à nu les concepts, les expressions, les sites internet et les militants/idiots utiles à la confusion; de l'impérialisme à l'anticapitalisme, du National-bolchevisme au Renouveau Français, de Tariq Ramadan à Alain Soral... Tout ce qui sème le trouble dans la tête des prolétaires est ici passé au presse-purée pour finir dans les égouts.


A noter, avant d'être publié l'inventaire a circulé parmi plusieurs groupes de camarades : Mouvement Communiste, Groupe d'Action pour la Recomposition de l'Autonomie Prolétarienne (GARAP) et Luftmenschen; des notes et des commentaires ainsi que des annexes signés de ces groupes ont été rajoutés dans ce numéro.




4ème de couverture :


"Les médias ont réc­emment déc­ouvert la « fachos­phère » et fait sem­blant de s’en émouvoir, mais Internet n’est qu’une des formes d’expres­sion des grou­pus­cu­les d’extrême droite et du FN. Les mili­tants néof­asc­istes, iden­ti­tai­res, « popu­lis­tes », etc., ne se conten­tent pas de rester sage­ment devant leurs ordi­na­teurs. Ils infil­trent ou inves­tis­sent à visage déc­ouvert des syn­di­cats, des asso­cia­tions, des clubs de sport, des grou­pes éco­log­istes, etc. Ils mènent une offen­sive contre-cultu­relle, faci­litée par la pro­pa­gande natio­na­liste, sécu­rit­aire, anti-Roms et anti-étr­angers que dif­fu­sent les gou­ver­ne­ments Sarkozy depuis 2007. Et aussi par l’apa­thie de la « gauche » qui n’a jamais mis en pra­ti­que l’égalité totale des droits entre tra­vailleurs français et « étr­angers », et est inca­pa­ble de penser en dehors du cadre capi­ta­liste et élec­toral.

Tout cela n’aurait pas été pos­si­ble sans une dér­oute idéo­lo­gique qui s’est déroulée bien avant le 21 avril 2002 et la montée en puis­sance des « trolls » de l’extrême droite sur Internet. Un bou­le­vard lui a été ouvert par des médias de gauche (« alter­na­tifs » ou de « contre-infor­ma­tion ») laxis­tes face à l’antisé­mit­isme, des alter­mon­dia­lis­tes réacti­onn­aires, des éco­log­istes « ni de droite ni de gauche », des « socia­lis­tes » et des « com­mu­nis­tes » sou­ve­rai­nis­tes, patrio­tes ou par­ti­sans d’un Etat sécu­rit­aire, des intel­lec­tuels post-moder­nes qui met­tent toutes les idées sur le même plan, des jour­na­lis­tes incultes ou avides de sen­sa­tion­nel, et une « gauche radi­cale » qui a perdu toute bous­sole de classe et toute volonté d’abat­tre l’Etat bour­geois.

Tels sont quel­ques-uns des arti­sans de la confu­sion idéo­lo­gique actuelle, dont pro­fi­tent des fas­cis­tes ayant un projet poli­ti­que précis : pro­fi­ter de la démoc­ratie bour­geoise pour rép­andre leur venin, alter­ner agres­sions phy­si­ques et pas­sa­ges à la télé­vision, mani­fes­ta­tions ou pro­ces­sions « bon enfant » et atta­ques de com­man­dos racis­tes, prés­ence aux élections et pra­ti­que de la vio­lence. Ce numéro prés­ente, sous la forme d’un inven­taire d’une cen­taine d’entrées, des sites Internet qui font le lit du fas­cisme, des concepts ambi­gus ou mal définis, des publi­ca­tions grou­pus­cu­lai­res mais noci­ves, et quel­ques grou­pes, agi­ta­teurs ou « pen­seurs » fas­cis­tes. Nous ten­tons d’étudier les pas­se­rel­les entre l’anti­ca­pi­ta­lisme de gauche et la droite radi­cale, le ter­rain de ruines idéo­lo­giques sur lequel les Identitaires, le Front natio­nal, les natio­na­lis­tes-révo­luti­onn­aires, les intégr­istes chrétiens, etc., tis­sent leur pelote en toute impu­nité, voire avec la com­pli­cité active, ou pas­sive, de cer­tains idiots utiles « de gauche ».

Plusieurs annexes de cet inven­taire dres­sent un por­trait vivant de la vio­lence que les nervis racis­tes ou fas­cis­tes ten­tent d’ins­tau­rer dans les rues de l’Hexagone, jamais très loin du Front natio­nal, et géné­ra­lement sous l’œil indul­gent des flics et des juges. Il ne s’agit ni de pleur­ni­cher en psal­mo­diant « Le fas­cisme ne pas­sera pas ! » ou « Sarkozy = Vichy II », ni de se réfugier der­rière les prin­ci­pes démoc­ra­tiques et inter­clas­sis­tes de la « Résistance » sta­lino-gaul­liste, mais de réfléchir et sur­tout de n’atten­dre aucune aide des ins­ti­tu­tions pour affron­ter ces mena­ces poli­ti­ques. À nous de décider si nous vou­lons conti­nuer à subir…ou agir."

200 pages, – 10 € (frais de port inclus) disponible sur Mondialisme





Paris City Graffiti

Par Partigiano :: 04/03/2011 à 18:23 :: Bouquins

Deux bouquins pour finir l'année

Par Partigiano :: 08/12/2010 à 13:36 :: Bouquins


WILHELM REICH, "La psychologie de masse du fascisme"





Le livre de Wilhelm Reich est très intéressant malgré quelques passages chiants et des résumés des idées marxistes approximatives en début de livre. Le chapitre qui m’a marqué est le IX « La masse et l’Etat ». Il développe une idée, à laquelle j’avais déjà songée et qui m’a remis une claque en lisant, que les masses humaines ne sont pas aptes à la liberté et à l’auto-administration, car elles sont asservies depuis des millénaires à une société patriarcale et à une répression sociale de la sexualité. Nous ne sommes pas éduqués pour être libre, et le besoin de sécurité incarné par l’Etat se projette dans le rôle autoritaire du père de famille.

Autrement dit, le travail de tous les révolutionnaires prolétariens est donc de répandre les idées de liberté et d’autonomie. Si le fascisme peut se répandre c’est parce que les masses sont disposées de part leur éducation et leur environnement social à acquiescer les idées réactionnaires. On ne pourra pas effacer du jour au lendemain, des siècles de réaction, mais on doit propager la révolution mondiale prolétarienne. C’est un travail de longue haleine durant lequel on est confronté à l’Etat, les religions, la famille ou le nationalisme. Tous ces carcans fascisants que nous devons brisés pour libérer l’humanité.


Un bon résumé du livre sur : http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=1182

Le site de l'éditeur : http://www.payot-rivages.net/livre_La-Psychologie-de-masse-du-fascisme--Wilhelm-Reich_ean13_9782228891806.html

Une lecture du livre sur : http://www.dailymotion.com/video/x7k7xx_la-psychologie-de-masse-du-fascisme_news



PIERRE KROPOTKINE, "L'Etat son rôle historique"







Petit livre très intéressant qui explique les fondements de l'Etat depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. Suivi des textes tout aussi instructifs : L’Organisation de la vindicte appelée Justice, La Loi et l’Autorité et Les Droits politiques.


Le site de l'éditeur : http://editionsleflibustier.free.fr/livres/etat_role_historique.php


Le texte sur Bibliolib : http://kropot.free.fr/Kropotkine-Etat.htm








Tue ton patron

Par Partigiano :: 01/07/2010 à 8:08 :: Bouquins

Un petit livre pour les vacances.






« Tue ton patron » est un roman social noir. L’histoire d’un ouvrier licencié qui veut se venger du patron qui a foutu sa vie en l’air. Beaucoup de prolos ont dû déjà y songer… Lui va passer à l’action et préparer ses représailles durant plusieurs mois. La lecture est facile et on se prend vite au jeu de ce père divorcé pour qui la vie a un goût d’amertume.

Biensûr l’action individuelle vengeresse ne remplacera jamais l’action collective organisée, consciente et subversive. Et le protagoniste est conscient que son crime n’a rien de révolutionnaire. Il est un acte isolé qui élimine un enfoiré de capitaliste… en attendant la révolution prolétarienne.



http://editionslibertalia.com/Tue-ton-patron.html







Le temps des émeutes

Par Partigiano :: 08/02/2010 à 13:28 :: Bouquins

 

 

 

 

« Il y a eu l’automne 2005 et les banlieues françaises en flammes. Il y a aujourd’hui la crise et un vent de révolte qui semble ne pas faiblir. Et entre-temps, la Guadeloupe, les émeutes de la faim, le Tibet, Athènes, l’Iran…  Ce livre vient mettre des mots sur des images de plus en plus fréquentes sur nos écrans, peu commentées et rarement mises en relation. Le retour chronologique sur les quarante dernières années démontre la nouveauté et l’ampleur de ce phénomène qui s’impose chaque mois un peu plus dans le monde entier. »

 

Je ne sais pas si les émeutes sont de plus en plus fréquentes. Ca ne paraît pas évident étant donné que les moyens d’information par le passé n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui et la « répertorisation » des évènements n’était pas systématique. Le titre de ce livre reste quand même aguicheur pour un militant révolutionnaire. Le terme d’émeute renvoie à une certaine situation de révolte, de révolution ou de troubles dans l’ordre établi.

 

Les deux premières parties du bouquin (« En quête du contemporain » et « Lexique de la colère ») essayent de répertorier et d’expliquer les émeutes en fonction de leur origine. Emeutes contre la vie chère, après une élection, durant un match ou émeutes racistes. Les exemples utilisés ont, pour un militant qui se tient informé, déjà été aperçu sur internet : la commune d’Oaxaca, la résistance de Redeyef, raid sur Sidi Ifni, mais aussi d’autres évènements moins connus survenus en Chine, Canada, Sénégal, Etats-Unis… La liste peut être longue mais l’auteur s’attarde à juste titre sur les émeutes de 2005 et les manifestations de 2006 en France ainsi que sur les émeutes de décembre 2008 en Grèce.

 

L’auteur de ce livre est professeur d’anthropologie et son analyse est pertinente quand il traite de l’environnement des émeutes : « Les émeutes nous parlent de la ville. Elles nous en parlent parce que c'est leur espace social; leur théâtre, leur territoire, souvent nocturne. Mais la ville n'apparaît pas seulement comme le lieu de l'émeute. Elle en est la matière; elle en est un enjeu. » Mais les analyses qu’il développe dans sa troisième et dernière partie « L’Etat sans politique » sont limitées par ce que je qualifierai : la pensée bourgeoise.

 

Dans le chapitre neuf « L’émeute contre la politique ? », Alain Bertho s’interroge sur le rapport de l’émeute envers l’Etat et le pouvoir : « L'émeute qui suit l'élection et celle qui précède le coup d'Etat ont quelque chose en commun: le pouvoir (et celui qui l'exerce), ne leur est pas indifférent. Mais ni dans un cas, ni dans l'autre, les émeutiers ne se donnent les moyens d'avoir la main sur ce pouvoir, sur la nomination de ceux qui le détiennent. S'il ne s'agit en aucun cas de révolution au sens des XIXe et Xxe siècles, pour autant il ne s'agit pas non plus d'explosion de colère aveugle et sans lendemain. Il s'agit au contraire de l'expression d'une exigence sur l'Etat et sur la façon dont il est géré. L'émeute porte une prescription sans s'aventurer dans les mécanismes du pouvoir. L'émeute est dehors, mais non indifférente. » Cette affirmation est à moitié vraie. Certaines émeutes peuvent en effet ne pas être conduites en vue d’un renversement du pouvoir, comme ce fut le cas pour les émeutes de 2005 dans les banlieues. Les émeutes suites à l’élection présidentielle de Sarkozy voulaient clairement exprimées le rejet de sa prise de pouvoir. Il y a quand même des personnes participantes qui pensent à pousser ces émeutes au-delà de la révolte pour en faire une arme de révolution prolétarienne. Tous les émeutiers n’ont pas la même conscience politique.

 

En parlant des émeutes contemporaines, l’auteur nous dit : « Il semble à peu près certain qu'on ferait un gros contresens en y lisant une dynamique insurrectionnelle préfigurant de futures révolutions. Ces révolutions-là appartiennent aux siècles qui sont derrière nous. Elles supposent une pensée populaire de la politique qui réfère cette dernière à l'Etat et à la prise du pouvoir d'Etat. Ce qui se joue aujourd'hui est plutôt dans la constitution culturelle de subjectivités en partage hors de l'Etat. » L’auteur pense donc que les émeutes ne sont pas une dynamique pour la révolution. Il pense que les émeutes surgissent pour signaler à l’Etat ce que ce dernier a manqué de faire. Ce serait une sorte de rappel à l’ordre du pouvoir. Les émeutes en Grèce ont pourtant prouvé le contraire. Les insurgés n’ont pas hésité à mettre en avant comme mots d’ordre, l’abolition du capitalisme et de son système étatique. Ce n’est pas parce qu’une émeute ne parvient pas à la révolution qu’il faudrait la juger comme une simple explosion de colère par manque de moyens.

La révolution prolétarienne mondiale reste à construire et les émeutes peuvent être des tests lancés à la bourgeoisie pour connaître sa force de réaction. Les révolutions appartenant aux siècles passées, comme dit l’auteur, sont des mines d’information pour ne pas répéter les faiblesses qu’elles ont eues. Mais l’avenir ne passera pas par « la nouvelle figure de la politique (…) : c’est une politique de paix, c’est une distance volontaire à l’égard de l’espace étatique et c’est une parole qui résonne parce qu’elle s’ancre dans des principes. » L’auteur rejoint la pensée altermondialiste selon laquelle, il faudrait s’organiser et construire en dehors du système capitaliste à travers des « résistances locales » ou des « forums sociaux mondiaux ». C’est faire fi de la lutte de classe et des antagonismes qui structurent la société capitaliste. C’est ne pas voir que la bourgeoisie participe à ces processus altermondialistes. Si l’on veut « transformer la catastrophe annoncée en un avenir pour tous », il faudra en passer par la destruction de l’Etat, en un face-à-face violent avec la classe possédante et dirigeante. Prétendre le contraire c’est de l’utopie de petit-bourgeois. Les cocktails Molotov n’ont pas fini de voler.

 

 

 

 

La Garde Rouge raconte

Par Partigiano :: 15/12/2009 à 5:19 :: Bouquins

 

A propos de l’ouvrage d’E. Mentasti, 2009, La « Garde rouge » raconte, Histoire du Comité ouvrier de la Magneti Marelli (Milan 1975-78), Les Nuits Rouges, 233p.

 

 

 

 

Ouvrage très intéressant dans le descriptif du développement des évènements ainsi que dans leurs mises en perspectives. Tout cela, du point de vue prolétarien. On remarque avec attention, la prise de conscience prolétarienne face à la restructuration du capital dans les années 70. Sans doute le fait le plus important puisqu’il engage par conséquent une stratégie offensive et donc une pratique (à des années lumières des pleurnicheries syndicales). La description des luttes, leurs organisations sont particulièrement utiles. Car tout cela n’engage pas trois « pékins » entrain de refaire le monde autour d’une bière, mais des milliers de travailleurs qui trouvent leur détermination dans la lutte. D’ailleurs, les stratégies et tactiques employées par les ouvriers en arme donnent une idée du climat qui pouvait régner à cette époque (justement, on entendait surtout de la part des médias, l’annonce d’un énième attentat des Brigades Rouges mais pas la frayeur patronale face à des milliers de prolétaires en arme).

 

Autre aspect intéressant, tous les ennemis sont clairement identifiés. Certes, les patrons et leurs larbins d’usines, leurs larbins parlementaires, mais aussi, chose assez rare parce que souvent tabou, la CGIL (équivalent du syndicat CGT), le PCI (Parti Communiste Italien) et leur journal à grand tirage, l’Unita. Le prolétariat luttait aussi bien contre la bourgeoisie que contre les staliniens (le « compromis historique » d’E. Berlinguer, secrétaire du PCI) dont les soutiens aux licenciements et la répression, quand ils n’y participaient pas, étaient avérés.

 

Même si le début de l’ouvrage paraît un peu long et la mise en place du décor, un peu rébarbative, cela est rendu nécessaire pour l’efficacité. Cet ouvrage contribue à fournir une grille d’analyse, ainsi que les éléments qui permettent de lutter contre le capital et l’esclavage salarié.

 

B.

 

 

 

La préface à l’édition française sur http://les.nuits.rouges.free.fr/spip.php?article27

 

 

 

 

 

Abrégé du Capital de Karl Marx

Par Partigiano :: 09/12/2009 à 6:13 :: Bouquins


Un petit livre que tous les prolétaires devraient lire avec attention car il est susceptible de les amener à la révolution.



Pour tous ceux qui n'ont pas le courage de lire le Capital, pour tous ceux qui déblatèrent que l'oeuvre de Marx serait trop compliquée, ils n'ont plus d'excuse puisque Carlo Cafiero, ce communiste libertaire italien du 19ème siècle, avait déjà prévu le coup pour les camarades de son époque.

Il reprend l'essentiel de la critique du système capitaliste exposée dans le livre I du Capital. C'est écrit dans un style qu'on pourrait qualifié de neutre et accessible à tous.

Donc si vous voulez savoir comment les patrons nous la mettent à chaque jour de travail qui passe, si vous voulez savoir ce qu'est la plus-value, la marchandise, l'accumulation primitive mais aussi la division du travail, lisez ce bouquin, vous vous coucherez moins con.


Aux éditions Le Chien Rouge : http://www.editionslechienrouge.org/

 




La Fiat aux mains des ouvriers

Par Partigiano :: 12/06/2009 à 8:01 :: Bouquins

Ce bouquin raconte l'automne chaud de 1969 à Turin, durant lequel les ouvriers de Fiat ont révolutionné les formes de lutte dans et en-dehors de l'entreprise contre l'exploitation capitaliste.

La lutte a été autonome dès le début et les syndicats et partis de la gauche institutionnelle ont bien entendu voulu récupérer et calmer le mouvement prolétarien.

J'ai choisi des extraits significatifs de cette lutte des ouvriers contre la bureaucratie syndicale et les patrons.



Un ouvrier de l’atelier 54 :

« Aujourd’hui, nous pouvons agir par nous-mêmes, aujourd’hui nous n’avons palus besoin de nous faire représenter par les syndicats ni par qui que ce soit. Cela veut dire que maintenant, c’est nous qui décidons non seulement des formes de la lutte, mais aussi de ses objectifs, de la manière de la diriger, de l’organiser et de l’étendre. Et ça, c’est la chose qui fait le plus peur aux syndicats et aux patrons. »

 

 

L’Assemblée ouvriers et étudiants :

« Nos revendications ne sont pas une plate-forme revendicative alternative, ils sont une lutte contre les contrats, contre la trêve planifiée par les syndicats, contre l’organisation du travail ; une lutte qui ne peut être résolue par quatre grèves bidon programmées avec le patron. Par conséquent, notre autonomie vis-à-vis des patrons devient aussi autonomie vis-à-vis des syndicats qui acceptent de fixer avec les patrons les règles d’une « juste » exploitation des ouvriers. »

 

 

« Notre lutte n’est pas celle du syndicat, faite à date fixe avec de nombreux préavis ; nous continuerons la lutte sans interruption, à l’intérieur de l’usine, tantôt dans un atelier, tantôt dans un autre. Utilisons les arrêts de travail internes pour enraciner et étendre notre organisation, profitons des jours de grève pour entrer en liaison aves les autres usines et pour créer notre organisation dans les quartiers (…). Nous devons étendre notre lutte jusqu’à attaquer tout le système du patron, contre toutes les méthodes avec lesquelles il nous exploite et nous opprime, à l’usine et dehors. »




Lotta Continua :

« La figure du délégué a été inventé afin d’isoler les ouvriers les plus combattifs de la masse et les rendre responsables face au syndicat, afin de transformer la protestation ouvrière en conflit bureaucratique (…). Le réseau des délégués, tel qu’il a été proposé aux ouvriers par les syndicats, le PCI ou le PSIUP, n’est rien d’autre qu’une caricature d’organisation, une espèce de parlement bourgeois. Les ouvriers votent et les représentants décident. Le fait est que la lutte apparaît en premier et que dans la lutte les ouvriers s’unissent, prennent conscience, s’organisent. A partir de cette unité, et de manière autonome, ils cherchent à s’assembler avec leurs camarades. Pour parvenir à cela, ils peuvent se servir, à l’intérieur comme à l’extérieur, de plusieurs camarades chargés de tâches précises. Mais ces ouvriers expriment la volonté de tous, ils ne sont pas « élus » de manière permanente et surtout ils ne sont pas reconnus par le patron pour contrôler la production et la discipline d’entreprise. »

 

 

« Patrons, syndicats et gouvernement se plaignent de la violence et disent encore que c’est l’œuvre d’un petit nombre. Aujourd’hui la violence est de masse, c’est la violence des prolétaires contre les exploiteurs, contre tous les  patrons. Mais ils ne rappellent jamais la violence des patrons : 1000 morts chaque année au travail, l’arthrose, la silicose, les dépressions nerveuses. La police qui tue dans les manifestations (…) c’est pour nous la violence la plus sale parce que c’est la violence légalisée. Tout cela les patrons doivent le payer et la violence contre eux ne sera jamais en trop. »


 



Préface du livre par les Editions Les Nuits Rouges

http://les.nuits.rouges.free.fr/spip.php?article19

Le site de Sébastien Schifres avec ses deux mémoires très intéressant en ligne sur le mouvement autonome en France et en Italie

http://sebastien.schifres.free.fr/

Un article analytique par Mouvement Communiste à propos de l’usine Fiat Mirafiori en 1969

http://www.mouvement-communiste.com/pdf/review/rmc_9_fiat_mirafiori.pdf

Un article sur le site de la médiathèque marseillaise Mille Babords

http://www.millebabords.org/spip.php?article2585

L’orda d’oro, la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle


http://ordadoro.org/


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